jeudi 25 juin 2015

Un Peu de Culture : Godzilla (1/3)

Récemment, je suis tombé sous le charme de Godzilla, le "Roi des Monstres", et ce nouvel amour m'a amené à regarder autant de films que je pouvais trouver sur ce Kaiju. Ça m'a permis aussi d'élargir mes goûts cinématographiques. Non pas qu'il était étriqué mais, les films Japonais c'est pas ma tasse de thé.

Mais commençons par le commencement, avec cette première partie sur trois, de Un Peu de Culture, une nouvelle chronique/article (je suis pas encore décidé sur le terme approprié) que j’inaugure.

La Genèse.


Godzilla, ou Gojira en japonais, est créé en 1954 par le producteur Tomoyuki Tanaka. Le titre original du script du film était "Le grand monstre venu de 20 000 lieues sous les mers", mais ce titre fut abandonné pour (pas plus mal  non?) seulement "G" signifiant "Giant".

Le titre définitif choisi fut donc "Gojira" pour le Japon, et "Godzilla" pour l'exploitation international. Pour ce dernier, le nom est une idée de la Toho, et non des distributeurs américains contrairement à ce que l'on pourrait croire. Il s'agirait d'une translittération anglaise de Gojira, selon la méthode japonais à anglais de 1950.


Pour représenter le monstre durant le film, la technique choisie est de recourir à un cascadeur, Haruko Nakajima, portant un costume en gomme et plastique de 91 kilos, que l'on filmé au ralenti, pour donner un effet de gigantisme et de lourdeur à la bestiole ; plutôt que d'animer Godzilla en stop-motion, technique utilisée dans beaucoup de films avec des monstres géants, notamment "King Kong" en 1933.

La raison de ce choix, c'est que la technique image par image prend énormément de temps, et selon le directeur des effets spéciaux de l'époque Eiji Tsuburaya, animé Godzilla aurait prit 7 ans, au lieu de 6 mois avec un cascadeur dans le costume.


Quand la société Transworld Picture acquière les droits en 1957 pour le premier long-métrage, il décide de remonter le film et de le titrer "Godzilla : King of the Monsters".


Le résultat ? Intégration du journaliste Steve Martin (joué par Raymond Burr), ajout de scène supplémentaire spécialement tournée pour la version américaine, et suppression de scène original, faisant passer la durée du film de 98 minutes à 81. Ce montage minimise également l'implication des américains dans la création du monstre par leur essai nucléaire dans le Pacifique, puisque les américains sont toujours les gentils.

De notre côté nous ne sommes pas en reste, avec un troisième montage, lui aussi en 1957, supprimant des scènes tournées par les américains et en rajoutant certaines de l'original. Le doublage modifie l'importance de certains personnages ainsi que leur profession.

Il existe également une version italienne colorisée du film, dirigé par Luigi Cozzi, et qui combine 80 minutes du film original, ainsi que 25 minutes d'images d'actualité de la Seconde Guerre Mondial et des scènes issues d'autres films de monstres de 1950...bref, un vrai patchwork. Ce montage fourre-tout est surnommé "Cozzila", contraction de Godzilla et de Cozzi.

La colorisation donne un côté très funky au film. A croire qu'elle a été faite sous LSD

Il nous a fallut attendre en France 1997 pour que la société HK Vidéo du réalisateur Christophe Gans commercialise une VHS du montage original. En mars 2015, le même distributeur propose en Blu-Ray la version remastérisée du film qui a été faite pour les 60 ans du film en 2014, une édition qui comprend également le second long métrage, "Le Retour de Godzilla".

Les hauts et les bas de la franchise 

(ou plutôt les bas et les hauts).


Godzilla est une licence très lucrative pour la Toho, avec à l'heure actuelle 30 films à son compte et forcément, avec autant de films, difficile de garder une qualité constante.

Si le premier film est culte, sa suite "Le Retour de Godzilla" (sorti tout juste 5 mois après le premier) perd en qualité et commence à pencher vers le nanar, notamment par le fait que les monstres sont tournés en vitesse réelle et non au ralenti, ce qui n'aide pas à masquer que ce sont des acteurs dans des costumes de latex.

Godzilla fait face dans cette suite a Anguirus, l’ankylosaure mutant. D'ailleurs, Anguirus été l'un des noms envisagés pour Godzilla.

S'en suit plusieurs films, flirtant tous avec le nanar, avec plus ou moins d'intensité suivant les long-métrages. Mention spéciale à "King Kong contre Godzilla" en 1962 (au passage, le premier opus que j'ai vu lors de mes recherches), le premier à avoir été tourné en couleur ainsi qu'avec les américains ; et dont le King Kong ressemble plus à une descente de lit qu'a un gorille.

Bon, j'ai bien choisi la photo en même temps.

Une des scènes mythique du film, où les deux monstres s'affrontent, en détruisant le bâtiment entre eux deux, plutôt que de le contourner. La logique, c'est pas leur truc.

Mais on est loin d'être devant le plus nanar de tous. Il faut attendre 1967, avec le film "Le fils de Godzilla". A cette époque, la société de production subit une crise financière, et le seul moyen de sauver le navire fut de se rapprocher d'un public beaucoup plus porteur : les enfants.


Pour cela, Godzilla subit une transformation physique et caractérielle. Fini la tête de monstre avec ses petits yeux reptiliens et sa gueule pleine de dents acérées, place à la créature gentillette avec de grands yeux et une trogne moins agressive. Il passe également du monstre ayant pour seul objectif de tout détruire sur son chemin, à un sauveur et protecteur de la Terre, notamment en affrontant d'autres monstres.


Godzilla se dote également d'un "fils", Minila. Et autant dire que c'est la créature la moins gracieuse de tous les films, ressemblant plus a...un tas de merde de 1m50, qu'à la progéniture du Roi des Monstres.

Dieu! pardonne nous pour cette monstruosité!

C'est le début d'un enchaînement de suite plus niaise les une que les autres, qui sont facilement classables dans la catégorie des bons nanars, surtout quand on voit les personnages qui sont introduits, dont le plus mémorable pour moi est Jet Jaguar.

Go Go Power Rangers!

Apparu dans le film "Godzilla vs. Megalon" de 1973, c'est un robot dont le design nous vient d'un concours organisé par la Toho en 1972, qui avait pour but de créer un héros qui pourrait plaire aux enfants, en capitalisant sur le succès des animés de super-héros et des sentai avec des robots, très populaire à cette époque. Le gagnant de ce concours n'est autre qu'un enfant de 8 ans, avec une création nommé "Red Alone", qui fut ensuite remaniée par la Toho en Jet Jaguar.

L'affiche sans déjà le nanard

De taille humaine, il peut par la force de sa conviction grandir pour atteindre la taille de Godzilla (oui, je suis sérieux, c'est l'explication du film). Durant le long-métrage, il prête main forte au monstre pour vaincre Megalon et Gigan, deux monstres envoyés par les Seatopiens pour détruire l'humanité, en représailles de la destruction de leur mondes aquatique par les essais nucléaires (on peut les voir sur l'affiche si-dessus, Megalon à gauche et Gigan à droite).

Petite poignée de mains après avoir collé une branlé aux méchants

Il faut attendre 1984 pour que Godzilla retrouve ses lettres de noblesse avec le film "Le Retour de Godzilla". Ici, le monstre opère un retour au source : fini le gentil sauveur de la Terra, place au destructeur.

Il retrouve également sa belle dentition de carnivore. Ça, c'est le Godzilla que j'aime voir!

Il est un reboot de la saga, puisque il ne prend pas en compte les événements des films précédents, et se place 30 ans après ceux de 1954. L'histoire se place dans le contexte politique de l'époque, soit la Guerre Froide apportant une touche de réalisme. C'est de loin l'un des meilleurs films (et l'un de mes préféré), il m'a même fait un petit pincement au cœur lors de la dernière scène, où Godzilla se fait piégé dans le cratère d'un volcan.



Encré dès lors dans un univers plus mature, Godzilla va connaitre six suites de bonnes qualité, jusqu’à ce que la Toho décide de mettre en pose la série, avec "Godzilla vs. Destroyah", en 1995. Dans ce dernier opus, le cœur nucléaire du kaiju est rentré en fusion et menace d'exploser en détruisant le Japon avec lui.

C'est la fusion de son cœur qui lui donne ces zébrures oranges

Les Japonais décident donc de le neutraliser en le refroidissant, et ainsi stopper la réaction en chaîne causée par la fusion. Mais le film se conclut sur une scène ou l'on voit le "fils" de Godzilla présumé mort refaire surface. La Toho laisse donc une porte ouverte pour relancer la saga si nécessaire.

Avec Junior, la relève est assurée!


La suite prochainement....normalement.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire